C’est l’heure du défi !

8 jours de marche non-stop avec mon fils aîné.

Pour certains, c’est du gâteau.
Pas pour nous.

Le défi est de taille sur les plans :
– physique
– relationnel
– émotionnel

Un petit bout du chemin de Saint Jacques de Compostelle depuis le Puy-en-Velay comme :

✨une parenthèse inespérée il y a encore un an.

✨une confrontation avec nos corps respectifs qui ne savent pas s’ils vont tenir.

✨une occasion de se serrer les coudes mutuellement, de se motiver l’un l’autre, de persévérer ensemble.

✨une aventure mère-fils pour consolider ce lien parfois fragile entre parent-enfant.

✨une quête commune et singulière d’avant-après.

✨une reconnexion à soi et à la nature.

✨un partage avec les autres et le monde qui nous entourent.

✨un élan spirituel.

Aller vite, c’est dépasser sa peur.

Après deux jours de marche, j’apprends que : Aller vite, c’est dépasser sa peur.

Sur un petit sentier escarpé plein de trous d’eau, d’herbes, de terre et de rochers bien glissants, je suis mon fils, un jeune adulte, qui cabriole comme si de rien n’était.

La température est idéale, le soleil ne tape pas trop, l’air embaume, la vue est magnifique, je me sens bien !

Je me concentre un peu sur mes pieds mais ça passe.
Bon, juste une glissade intempestive, qui me vaut de l’ironique inconnu qui me suit : “On n’a pas le droit de mettre les mains”. Mais franchement, ça va !

Et alors qu’une jeune femme crispée, perchée sur une pierre, entourée d’herbes et de boue gluante, ses bâtons de marche embourbés murmure : « Je suis bloquée, là », et me laisse passer, je réalise que j’aurais pu être elle, si j’avais été seule.
J’aurais été à tout petits pas et me serais sans doute trouvée dans la même situation, comme bloquée, ne sachant plus où poser mes pieds pour assurer ma stabilité.

En allant plus vite pour suivre mon fils, j’ai trouvé mon équilibre.

Pour dépasser la peur, passer à l’action rapidement permet de passer outre les situations désagréables et les projections inconfortables et tétanisantes.

La beauté du chemin ou Comment faire de l’hypnose.

J + 4 : En enfilant la cape (de pluie parfois, comme aujourd’hui) du pélerin vers Saint Jacques, je fais des rencontres fantasques et joyeuses qui m’enchantent car elles me sortent de mon quotidien de citadine :

🐍 des couleuvres qui traversent le chemin devant nous,

🐴 un âne qui transporte les bagages de ses compagnons de route,

🐮multitude de vaches de toutes couleurs, dont les Aubrac si élégantes,

🦅 un aigle qui nous suit depuis le départ (en tout cas, nous nous plaisons à le croire : il veille sur nous).

Mais aussi :

🪨 une pierre qui parle : des cairns jalonnent le chemin, marques des pélerins de passage. Sur l’un, au sommet, un caillou peint en bleu avec des fleurs, sur lequel on peut lire : « Roche d’amour pour toi. »

🕯️ un chandelier géant : à Saugues, des sculptures et statues de bois, oeuvre de l’artiste Jean-Pierre Coniasse, bordent le bourg. En plus du chandelier, on trouve une grosse bête du Gévaudan, un sabot, une lavandière, un banc, une Vierge à l’enfant.

🥾 une botte fleurie : juste après une montée fatigante, au milieu du passage, une botte en cuir – le pied gauche – garnie de fleurs des champs, vase champêtre et poétique.

Gratitude.

Parfois, la pente est rude, tant à la montée qu’à la descente.

Et je retrouve alors cette conscience modifiée que me procurent mes habitudes d’auto-hypnose et de méditation.

Le soir venu, au gîte, mes 4 compagnes inconnues de chambrée s’inquiètent de ne pas réussir à trouver le sommeil malgré leur grande fatigue. L’une déplore de ne pas pouvoir écouter sa séance d’hypnose pour s’endormir.

Mais si !

J’improvise, dans le calme des respirations, une séance impromptue pour les aider à tomber dans les bras de Morphée.

Quelle joie ce matin de recevoir leurs remerciements !

S’attacher, de détacher, nouer des liens, les réparer, je travaille cela dans ma formation de Gestalt Thérapeute.

Et je le vis dans cette aventure avec mon fils. Je suis tellement contente de vivre cette expérience avec lui.

🤩Et quelle fierté quand des compagnons de route d’une soirée, d’une nuit, d’un repas sur le pouce ou de 10 mn de marche côte à côte me confient :
“ C’est une très belle idée ! J’aimerais bien que ma fille / mon fils m’accompagne aussi ! ”

Je sens de l’envie dans leurs yeux, et j’avoue que cela me fait du bien.
Mon fils entend ces paroles et lui aussi ressent de la fierté. Il ne le dit pas, mais je vois bien qu’il rougit.

💖Ces douces paroles aident à retisser le lien entre nous, intention première de cette équipée pèlerine.

✅ À la rentrée, j’accompagnerai des personnes en gestalt-thérapie, et je peux témoigner, après 3 ans de formation, combien l’enjeu d’attachement est une magnifique matière à travailler.

Sans la Gestalt, cette thérapie humaniste, corporelle, mentale, émotionnelle et spirituelle qui offre une philosophie de vie positive et créatrice, je n’aurais pas osé proposer cette expérience à mon fils.

L’enjeu d’attachement lorsqu’il est bien métabolisé permet des liens sécurisants, confiants, stables.

😊 Et en Gestalt, nous savons qu’il n’est jamais trop tard pour réparer une relation.

Défi réussi !

J + 9 : Tellement heureuse d’avoir vécu cette aventure du chemin de Saint Jacques.

Physique : ✅

8 jours, c’était juste le temps nécessaire avant que mon genou ne me lâche et que la première ampoule ne fasse son apparition. 😂
Je suis fière d’avoir adoré ces moments de grimpette et de descente dans les sous-bois, entre racines fantasques, pierres soutenantes et terre détrempée par les pluies vespérales.

« Si nous marchons avec attention, en toute simplicité, sans penser ni nous laisser emporter par quoi que ce soit d’autre, nous commençons déjà à guérir. ».
 Thich Nhat Hanh 

Relationnel : ✅

Pas de dispute, pas de mot plus haut que l’autre, pas même une petite bouderie. 😉
Mais une immense joie à partager ensemble ces beautés de la nature, ces rencontres bigarrées et ces hommes et femmes parfois bosselés par la vie.
Chacun s’engage à sa façon sur le chemin, et vit une expérience transformante.
La communication est différente, avec soi, avec l’autre, plus riche, plus profonde.

Émotionnel : ✅

Que de joie devant ces paysages sublimes : Je vous recommande cette via Podiensis entre Velay volcanique, Gévaudan mystérieux et Aubrac pastoral.
Je ressens de la gratitude devant ces merveilles de la nature. Je me suis sentie faire partie du Grand Tout et pleinement authentique. 😊
(Je n’aurais jamais imaginé écrire cette phrase totalement perchée, il y a 3 ans. 😛)

Je garde deux souvenirs vibrants d’une émotion non contenue de joie (comprendre les larmes aux yeux) alors que je croisais seule – Fiston étant déjà loin devant :

✨ 6 motards sur une route de l’Aubrac totalement déserte depuis deux heures. Je les ai salués chacun d’un geste de la main, et tous m’ont répondu d’un signe de tête.

Etait-ce le fait de me sentir reliée à cette nature saisissante et mystérieuse qui m’a fait goûter cette apparition inattendue ?

J’ai ressenti une connexion avec eux, comme un besoin de liberté partagée, une communion fugace entre humains différents mais indépendants.

✨ 4 jeunes filles repérées quelques jours plus tôt : des scoutes à n’en pas douter. Lorsque dans ces prairies immenses dans lesquelles je cheminais depuis trois bonnes heures, elles m’ont rattrapées, c’est d’abord leurs chants que j’ai entendus. J’ai reconnu ces chansons que j’avais moi-même entonnées avec les Jeannettes et les Guides que j’ai accompagnées dans mes jeunes années.

Alors qu’elles arrivaient à ma hauteur, elles entonnaient le refrain du Chant de Promesse. Alors une émotion joyeuse et fière m’a étreinte. J’ai hésité un instant, et ma voix s’est jointe aux leurs. J’ai levé les trois doigts de la main droite qui rappellent les trois qualités du Scout : « Tenir parole, Aider les autres, Observer la loi« , et le pouce placé sur le petit doigt qui raconte que « Le fort protège le faible« . Nous avons échangé un regard de connivence, des sourires radieux, et elles m’ont dépassée, continuant à s’égosiller gaiement.

J’ai éprouvé un sentiment d’appartenance, j’ai retrouvé la ferveur de mon engagement de cheftaine, de mère, de professionnelle, d’accompagnante, cette énergie vibrante que je mets quand je suis passionnée et que je me mets au service de l’autre.

La route est finie et le chemin continue !

Il me tarde de continuer à faire vivre ces valeurs si chères à mon coeur dans mon cabinet d’hypno-coach et de  Gestalt-praticienne :

🌟 L’authenticité
🌟 La liberté
🌟 L’introspection
🌟 L’engagement

Je vous attends !